Aujourd’hui, les réseaux techniques urbains sont très sensibles. Le fonctionnement de la ville dépend en grande partie du fonctionnement des réseaux. La moindre défaillance peut avoir des conséquences en cascade sur le fonctionnement urbain (Robert et Morabito, 2009). De la même manière, à l’échelle planétaire, la défaillance des réseaux techniques d’une ville, peut avoir des conséquences mondiales.
Deux exemples illustrent cette sensibilité.
Lors de la chute des tours du World Trade Center à New York en 2001, des pannes du web ont été observées en Afrique du Sud, en Allemagne, en Italie et en Roumanie.
Un blackout du réseau électrique italien le 28 septembre 2003 a privé d’électricité 57 millions d’Italiens. L’opérateur a peiné à remettre le système en route à cause de la défaillance du réseau de télécommunications dépendant du réseau électrique.
Les exemples de ce type sont nombreux dans le monde. Ce type de défaillance des réseaux techniques, - dits vitaux, essentiels ou critiques (Robert et Morabito, 2009) - et leurs effets, montrent la sensibilité des réseaux à tous types d’aléas, qu’il s’agisse de l’erreur humaine, d’aléas géopolitiques comme les attentats, jusqu’aux aléas technologiques et naturels.
8Les réseaux techniques urbains doivent être rendus plus sûrs au cours du XXIème siècle pour éviter ce type de défaillances. Mais, du fait de l’enchevêtrement des réseaux, de leur extension tentaculaire et d’une extrême concentration de certains nœuds, augmenter la résilience des réseaux est très difficile, d’autant plus que l’interconnexion et l’interdépendance de l’ensemble de ces réseaux ont abouti à la création d’un macro-réseau, reliant le monde entier à partir d’une extrême concentration en ville.