III - Les définitions
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Adaptation au changement climatique : dans les systèmes humains, le processus d'ajustement au climat réel ou prévisionnel et à ses effets, afin de modérer les
préjudices ou d'en exploiter les opportunités bénéfiques.
On distingue l’
adaptation incrémentale, qui maintient l'essence et l'intégrité d'un
système ou d'un processus à une échelle donnée, de l’adaptation transformative.
L’
adaptation transformative désigne toute adaptation qui modifie les attributs
fondamentaux d'un système socio-écologique en prévision du changement climatique et de ses impacts. (GIEC 2022)``
Atténuation: intervention humaine pour réduire les sources ou augmenter les puits de
gaz à effet de serre. (GIEC 2022)
Canicule : phénomène météorologique de températures de l'air anormalement fortes,
diurnes et nocturnes, se prolongeant de quelques jours à quelques semaines, dans une
zone relativement étendue. Elle survient avec un réchauffement très important de l'air,
ou avec un afflux d'air très chaud, qui provoque notamment une baisse significative de
l'amplitude thermique entre le jour et la nuit, la chaleur s'accumulant plus vite qu'elle
ne s'évacue. Les jours caniculaires sont ceux où la température dépasse 30°, et les nuits
tropicales sont celles où la température ne baisse pas en dessous de 20°.(Météo France)
Dôme de chaleur : phénomène météorologique lié à la présence d’un anticyclone de
blocage qui persiste à un même endroit, provoquant la stagnation des masses d’air
chaud. Ces vastes zones de chaleur intense se retrouvent piégées sous un dôme
entraînant, par effet rétroactif, l’augmentation des températures. (National Oceanic and
Atmospheric Administration).
Co-bénéfices : effet positif d'une politique ou d'une mesure visant un objectif sur un
autre objectif, augmentant ainsi le bénéfice total pour la société ou l'environnement.
(GIEC, Groupe de Travail II, Glossaire du Rapport AR6, 2021).
Confort d’été : indicateur de performance estivale du logement basé sur le calcul du
nombre de degrés heure (DH dans la législation en cours RE2020). Ce calcul cumulatif
va rendre compte de la durée de l’inconfort perçu par les occupants (par rapport à une
température dite de confort variant entre 26 et 28°C) mais aussi de son intensité. Le
terme d’habitabilité d’été a été favorisé dans la mission (voir “habitabilité”).
Habitabilité : ensemble des conditions de l'habiter d'un lieu (accessibilité, convivialité,
citoyenneté, proxémies). Le terme renvoie à une idée de l’habiter plus large que le fait
de résider. L’habitabilité d’un lieu est liée à l’existence de possibilités suffisantes de
création et d’adaptation permettant aux individus de se l’approprier. Les approches par
l’habitabilité étudient la façon dont le social se construit dans un territoire de vie. (Olivier
LAZZAROTTI, Notion à la une : habiter, 2013)
Îlot de chaleur urbain (ICU) : élévation des températures de l’air et de surface des
centres-villes par rapport aux périphéries, particulièrement la nuit. L'îlot de chaleur
urbain est favorisé par la minéralisation de l'espace public, les activités urbaines (rejets
d'air chaud liés aux industries, au chauffage et à la climatisation, à la circulation routière,
à l'éclairage public), aux configurations des villes qui limitent l'action rafraîchissante des
vents, et à la densité du bâti qui absorbe de la chaleur et la restitue lentement pendant
la nuit sous la forme de rayonnement infrarouge. (CEREMA 2019
Îlots de fraîcheur urbain: lieux d'accueil, de halte ou de repos, accessibles au grand
public et repérés comme source de rafraîchissement par rapport à leur environnement
proche en période chaude ou caniculaire. ( Source APUR)
Limites planétaires : seuils au-delà desquels les équilibres du système-Terre sont
atteints, remettant en cause les conditions de la vie sur Terre. En effet, au-delà de ces 9
seuils, les aléas biogéochimiques deviennent brutaux, irréversibles et imprévisibles
(Stockholm Resilience Center, 2009)
Maladaptation : actions susceptibles d’aggraver le risque de conséquences néfastes
associées au climat en ayant un effet négatif directement sur l’aléa ou la vulnérabilité ou
bien en contribuant à renforcer le niveau de changement climatique. (Source GIEC)
Il faut distinguer la maladaptation des limites à l’adaptation, définies comme le point à
partir duquel les objectifs d'un acteur (ou les besoins du système) ne peuvent être
protégés contre des risques intolérables par des mesures d'adaptation. (GIEC 2022.)
On parle de désadaptation lorsqu’une politique publique diminue la faculté de
répondre efficacement à une situation nouvelle ou un conflit. (Observatoire national sur
les effets du réchauffement climatique, rapport 2016). Cette analyse de l’action publique
se retrouve dans le rapport du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques
des catastrophes (UNDRR) du 26 avril 2022, dans lequel il est décrit que l'humanité
entre actuellement dans “une spirale d’autodestruction” en raison d’une “perception
erronée des risques guidée par l'optimisme, la sous-estimation et l'invincibilité”,
conduisant à des décisions politiques, financières et de développement qui exacerbent
les vulnérabilités et mettent des vies en danger”
Personnes vulnérables : personnes les plus fragiles face à la canicule notamment les
femmes enceintes et les nourrissons, les personnes de plus de 65 ans ou ayant perdu
leur autonomie, les personnes présentant certaines maladies ou prenant certains
médicaments.
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(CPAM, contextualisé)
Réseaux critiques : réseaux associés, en fonctionnement normal comme en temps de
crise, par de nombreux liens de dépendance, physiques ou découlant des relations
entre les acteurs (eau, télécommunications, électricité, transports, froid...) (France
stratégie, rapport mai 2022 : Risques climatiques, réseaux et interdépendances : le
temps d'agir).
Risques : les risques résultent d'interactions dynamiques entre les aléas climatiques,
l'exposition et la vulnérabilité des personnes ou des écosystèmes concernés par ces
aléas. (GIEC 2022).
Les aléas sont à distinguer des menaces, au sens que leur donne le philosophe François
EWALD : « aujourd’hui, nous nous interrogeons sur des événements qu’on ne peut pas
évaluer, dont on ne sait même pas s’ils existent, qu’on a du mal à identifier, mais qui
nous préoccupent, que nous redoutons et qui nous angoissent. Ce sont des menaces
(...) La menace nous replace dans une situation d’incertitude à l’état pur : incertitude
de l’événement, incertitude de l’importance de l’événement. Beaucoup de ce qu’on
appelle aujourd’hui « risques », dans les domaines sanitaires ou écologiques, relève en
fait de menaces qu’on peut seulement imaginer sans pouvoir les mesurer. L’univers de
la menace est opposé à celui du risque qui est un univers de la connaissance, de
l’évaluation et de la mesure »
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Santé environnementale : approche de la santé humaine qui y intègre la qualité de la
vie, déterminée par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux,
psychosociaux et esthétiques de notre environnement (OMS).
Vague de chaleur : élévation continue des températures pendant au moins trois jours,
ce qui arrive lorsque l'indicateur thermique national, (moyenne des températures
quotidiennes de trente stations métropolitaines représentatives du climat français),
remplit deux conditions, rester au moins trois jours au-dessus de 23,4 °C et atteindre au
moins une fois 25,3 °C. La vague de chaleur prend fin si l'indice thermique national (ITN)
descend sous 22,4 °C un jour, ou sous 23,4 °C deux jours consécutifs. (Météo France)
Vivabilité: capacité d’un espace à assurer les besoins biologiques essentiels à toutes les
formes de vie. Les changements climatiques remettent en cause la vivabilité de la
planète. (GIEC, 2023)