en parlant de janco sur francecu
Le vrai problème, et il le sait parfaitement, c'est la dissémination : les poussières. Parce que c'est une pollution non maîtrisable, diffuse, et durable, qui peut faire des morts dans 30 ans à cause d'une ingestion de micro-particules amenées par le vent à 50 km du lieu de l'accident. Et ces victimes ne seront jamais comptabilisées, parce qu'elle décéderont des suites d'un longue maladie, un cancer du foie par exemple, qui aurait pu être causée par autre chose. 0.0005 mg de plutonium : c'est la dose létale pour un humain. Une fois ingérée, une poussière de ce type sera fixée dans le corps (notamment parce que c'est un oxyde) et va émettre, tel un petit réacteur, un rayonnement ionisant (pour le Pu, un rayonnement béta assez destructeur, et un rayonnement gamma). Et cela pendant plusieurs milliers d'années... enfin, pour l'hôte, ça ne durera que quelques mois, mais sa dépouille sera toujours radioactive, et est susceptible de contaminer ce qui sera en contact avec elle. C'est d'ailleurs pour cela que les pompiers de Tchernobyl ont été enterrés dans des cercueils en plomb et coulés dans du béton.Le réacteur n°3 de Fukushima tournait pour partie au MOx, donc contenait du plutonium dont une partie a été aérosolisé lors de l'explosion de vapeur suite à la fusion du coeur. Alors, que L'UNSCEAR nous dise ou pas que Fukushima n'a pas fait de victime, la seule chose qu'on puisse conclure, c'est qu'ils n'ont strictement aucun moyen de faire un bilan aujourd'hui, ni sans doute jamais d'ailleurs : "Fukushima a fait 0 morts"... on n'en sait rien, c'est en cours, et pour quelques siècles encore au minimum.
Joëlle Leconte au final, c'est pareil que pour le charbon, comptabilise-t-on tous les morts dus à la pollution sur des décennies ?
Non, ce n'est pas pareil du tout : la pollution des particules fines dues au charbon est très nocive, mais on sait évaluer la surmortalité induite (et on ne s'en prive pas, et tant mieux, le charbon c'est vraiment dégueulasse). On sait aussi quantifier ou au moins appréhender les dégâts causés par le CO2 émis.
Ce qu'on peut dire, c'est que si on arrête le charbon demain, la pollution aux particules fines aura totalement disparu quelques mois après, et le CO2 émis à cause du charbon n'augmentera plus.
En revanche, être capable de dire que nous sommes sûrs de pouvoir confiner pendant des millénaires du combustible usé, ou gérer les suites d'un accident sans souci dans un monde en récession, c'est A-de l'aveuglement technologiste, ou B-de la connivence avec l'industrie concernée (au choix... pour JMJ, je penche pour la réponse A parce que je l'aime bien).
Le nucléaire, nous l'avons, il faut de toute façon gérer l'existant. Mais pour se préparer au crash le mieux possible, il faut un plan de sortie. C'est là où JMJ est incohérent et franchement en dissonance cognitive aigüe : si on va vers des guerres, du rationnement, etc... le nucléaire ne sera de toute façon plus maintenable, il faudra donc s'en séparer.