Si les réserves 2P sont passées par un pic dans les années 80, les réserves 1P semblent croître en permanence. En fait, il s'agit des réserves 1P déclarées, qui sont souvent définies de façon politique. Par exemple, les pays de l'OPEP les surestiment car elles conditionnent leurs quotas d'extraction, et ils ne les réévaluent jamais à la baisse pour cette raison (alors que les extractions les vident).
D'après ce graphique, aujourd'hui les réserves 2P doivent être aux alentours de 600-700 Gb, or on consomme environ 24,5 Gb/an de pétrole conventionnel. Les réserves 2P équivalent à 24-29 ans d'extraction au niveau actuel. Or on ne peut pas extraire sans contrainte jusqu'à ce que les réserves soient vides. Les extractions doivent décliner bien avant, et c'est déjà le cas depuis 2008...
Graphique : J. Laherrère
sur les réserves
C'est intéressant. Les réserves sont souvent magouilles et compagnie. S'en servir pour 'prouver' qu'on va avoir un déclin de la production, c'est une erreur. Les réserves permettent juste d'apprécier la politique d'une société ou d'un pays.
D'autres part, il n'y a pas que les réserves mais aussi les ressources contingentes cad des volumes d'accumulations d'hydrocarbures qui ont été reconnues mais qui ne sont pas économiquement viables à cet instant. Puis on a les ressources prospectives qui sont des accumulations non découvertes mais dont on a estimé une probabilité de découverte. Par exemple, dans les années 2010, l'USGC avait sorti une estimation des ressources prospectives de la zone Guinée Bissau-Conakry-Senegal et Mauritanie qui etait, avec le recul, ridiculement basse.
Dans chacun des cas, contingentes et prospectives, on a 3 estimations, "basse, la meilleure et l'optimiste".
Tout ca correspond à la classification dite SPE (society of petroleum engineers). Maintenant, il y a aussi la classification des Russes et celle des Nations Unis, peu utilisée dans le pétrole, élégante mais assez complexe.