Denis rivière
Malgré tout il y a un point, fondamental, sur lequel il revient tout le temps et qui me semble être un contre sens. En effet, il observe
une très forte corrélation entre PIB et consommation de pétrole. Ce qui est incontestable. Là où je pense qu’il fait un contre sens, c’est qu’i
l considère que la baisse de la consommation de pétrole est la cause de la contraction du PIB, alors que ceci n’est pas confirmé par les faits. En effet
, si cette causalité était avérée, ce que l’on observerait, dans un univers contraint, c’est que des industriels ne seraient pas en capacité de produire et livrer des marchandises attendues par des consommateurs. A cause de ce manque d’énergie, les entreprises seraient dans l’incapacité d’honorer leurs commandes, et cela se traduirait, par exemple, par des rayons désespérément vides dans les linéaires.
Si le manque d’énergie était la cause de la contraction d’un PIB, alors cela s’observerait par des ruptures de produits, et une économie de pénurie, sous contrainte (bien que cela existe, ou existera prochainement, sur certains marchés de niches, avec, par exemple, les ventes de voitures tesla qui seront limitées par l’approvisionnement en lithium). Mais cela n’est pas le cas actuellement pour la majeure partie de nos biens de consommation. En effet, nous sommes plutôt face à une crise de surproduction, où le problème n’est pas d’arriver à obtenir un produit tant désiré, mais de ne pas avoir les moyens de l’acheter. A ce titre, c’est intéressant de voir que le gaspillage est un gros problème chez nous (et pas simplement alimentaire, voire les destructions d’objets neufs par Amazon), ce qui est un signe de surproduction.
Pour ma part, je pense que
la réduction de la consommation énergétique est une conséquence de la réduction du PIB, et pas la cause. Je pense que la réduction/stagnation du PIB est dû à des raisons intrinsèques à
l’ultraliberalisme, la
destruction de la classe moyenne qui en découle, et la paupérisation des consommateurs. En effet, les consommateurs sont essentiellement des salariés, espèce en voie d’éradication. Plus de salariés, plus de consommateurs ! Ainsi, comme les consommateurs ont moins de moyens, alors ils consomment moins, alors il y a moins de produits/services à fabriquer, et donc besoin de moins d’énergie (voir par ex « l’avenir de l’économie » de JP Dupuy). Pour ma part, je pense que c’est plutôt, à aujourd’hui, l’excès (indécent) des inégalités qui est l’une des principales causes de la stagnation du PIB des pays développés (ce qui ne sera peut être plus vrai quand, à l'avenir, le pétrole deviendra effectivement facteur limitant).